Quitte la salle de sport pour se lancer à son compte : bonne ou mauvaise idée
800 €. C’est ce que gagne en moyenne un coach sportif salarié pour 20 heures de travail par semaine dans une salle.
Et non, ce n’est pas une légende urbaine.
Le problème, ce n’est pas le métier de coach plateau. Il est essentiel !
Sans coachs investis sur le terrain, les salles seraient vides, les adhérents livrés à eux-mêmes, et les résultats… inexistants.
Mais il faut aussi regarder la réalité en face.
800 € brut pour 20h, des trajets, peu d’évolution, des horaires éclatés.
Et pour espérer un revenu correct, il faudrait enchaîner au moins deux contrats, soit travailler 40h pour un salaire d’à peine 1600 €.
Promis, cet article n’est pas un plaidoyer contre le salariat.
C’est une invitation à réfléchir à ce que tu veux construire : un emploi… ou un actif.
Le coaching en salle : une vocation, pas une voie sans issue
Travailler en salle, c’est souvent là que tout commence.
C’est formateur, humain, concret.
Tu apprends à gérer des clients, à t’adapter, à comprendre les besoins réels des gens, à exercer ton cœur de métier.
Et il faut des coachs plateau, je ne dirai jamais le contraire.
Il y aura toujours des gens qui aiment le contact et qui ne veulent pas d’un prestataire 100 % en ligne, c’est totalement légitime.
Mais si tu sens que tu veux plus (plus de liberté, plus de temps, plus d’impact) alors le statut de salarié atteint vite ses limites.
Le salariat, c’est une excellente école. Mais comme toute école, le but n’est pas d’y rester toute ta vie.
Le vrai problème : la rentabilité du modèle
800 € pour 20h, ça ne laisse pas beaucoup de marge.
Même avec un second contrat, tu plafonnerais à 1600 € pour 40h, sans compter l’essence, les repas, les heures de route et les impôts sur le revenu.
Résultat : tu travailles beaucoup, ça te prend un max de temps mais tu n’as pas les moyens de t’investir durablement.
Tu finis épuisé, frustré, parfois même démotivé et c’est normal.
Mais c’est dommage, parce que le problème ne vient pas de toi, mais du modèle économique.
Le salariat dans le coaching, c’est souvent le point de départ.
Mais si tu veux en faire une vraie carrière, il faut penser autrement.
Les différents modèles de business dans le coaching
Il n’existe pas une seule façon d’être coach indépendant.
Le secret, c’est de trouver le modèle qui colle à ta personnalité, à ton énergie et à ta vision de la liberté.
Voici les 3 grandes approches à connaître :
Done for you
C’est le modèle “je fais pour toi”.
Tu réalises la prestation, le plan, la stratégie, la séance… à la place du client.
C’est ce que je fais moi-même quand je prends ma casquette de community manager et que je crée les posts de mes clients, via mon offre Le Grand Jeu. C’est concret, mais tu vends encore ton temps, donc tu restes limité par ta capacité de production (une journée ne fait que 24h…)
Done by you
C’est le modèle où le client se retrouve en full autonomie.
Tu crées une méthode, une formation, un e-book, un parcours que le client suit seul.
En fonction du modèle choisi, ça peut être plus long à construire, mais c’est scalable (tu peux le vendre à l’infini sans y passer plus de temps).
Done with you
C’est le modèle d’accompagnement où tu travailles avec ton client.
Tu le guides, tu analyses, tu ajustes.
Typiquement, les programmes personnalisés, les suivis à distance ou hybrides entrent dans cette catégorie.
Tu valorises mieux ton expertise, tu crées de la transformation, et tu peux scaler progressivement. Personnellement, je trouve que c’est bien si tu veux rester et accompagner quand même ton client (toi et moi on sait que t’as pas fait ce métier pour importer un PDF sur une plateforme de paiement et ne plus jamais entendre parler de personne)
L’idée, ce n’est pas de choisir un camp, mais de comprendre que tu peux évoluer d’un modèle à l’autre ou faire un mix.
Tu peux tout à fait avoir 50% dde ton business en suivi à distance (done with you), faire quelques heures en salle pour le côté humain et proximité (done for you) et créer un produit digital (done by you) pour capitaliser sur le long terme.
L’important, c’est de bâtir une structure où ton revenu ne dépend plus uniquement de tes heures de coaching.
Les voies possibles quand tu veux t’émanciper du salariat
Devenir coach sportif freelance, ce n’est pas qu’une histoire d’Instagram ou de coaching en ligne.
C’est une question de structure.
Et tu as plusieurs chemins possibles :
- Ouvrir ton propre studio : tu restes dans le physique, mais tu gagnes en liberté. Attention, ça implique d’autres coûts (loyer, matériel, charges).
- Travailler en personal training : tu utilises la salle d’un tiers, en payant une redevance ou un pourcentage.
- Faire du coaching en ligne : tu accompagnes à distance (via Zoom, WhatsApp, plateforme, app), tu gagnes en flexibilité et tu peux diversifier ton offre.
- Créer un accompagnement signature : un suivi structuré sur plusieurs semaines ou mois, avec méthode, visio, bilans, outils.
- Lancer une formation ou un programme digital : tu capitalises sur ton expertise pour aider à plus grande échelle.
Bref, tu n’es pas obligé de rester coach plateau.
Mais tu n’es pas obligé non plus de devenir coach “full digital”.
Ton business model doit servir ta vie, pas l’inverse.
Liberté ≠ facilité
Soyons clairs : devenir indépendant, ce n’est pas magique.
Tu gagnes en liberté, mais tu gagnes aussi en responsabilités.
Trouver des clients, créer des offres, gérer ta com’, fixer tes prix…
C’est un vrai job d’entrepreneur.
Mais contrairement au salariat, chaque heure travaillée construit ton actif.
Tu poses les briques de ton avenir, au lieu de poser des heures sur le planning d’un autre.
Et surtout : tu peux faire évoluer ta carrière au lieu de la subir.
Ton plan d’action concret pour évoluer (sans tout plaquer)
Bon, je te rassure, tu n’as pas besoin de tout envoyer valser demain matin.
Mais si tu veux évoluer, il faut une vraie stratégie.
1. Fais ton audit personnel
Combien tu gagnes ? Combien tu veux gagner ? Qu’est-ce qui te plaît dans ton job actuel, et qu’est-ce qui t’épuise ? Qu’est-ce que tu n’es pas prêt du tout à faire ?
Ce point zéro est ton point de départ.
2. Observe le marché
Regarde ce que font d’autres coachs :
quelles offres marchent, quels modèles te parlent, ce que tu aimerais faire et ce que tu ne veux surtout pas copier.
3. Mets un pied dans l’indépendance
Commence à prendre un ou deux clients à ton compte.
Teste des séances en ligne, un suivi hybride, un format collectif.
Ne quitte pas ton job avant d’avoir validé ta première offre et avoir tes premiers retours concrets.
4. Crée une visibilité claire
Tu n’as pas besoin de poster tous les jours.
Tu as besoin d’un message clair, d’une offre compréhensible et d’un lien de prise de contact qui fonctionne.
5. Structure ton business
Statut, compta, tarifs, parcours client, outils.
C’est chiant, mais c’est ce qui fera de toi un vrai pro. Et attention à ne pas te sous-vendre, sinon tu te re-crées toi même ton espace de travail nocif …
Le mindset à garder : tu peux aimer ton métier ET vouloir mieux
C’est là que beaucoup se trompent. Quitter le salariat ne veut pas dire renier la salle. Tu peux adorer le contact humain, la pédagogie, les échanges… et vouloir une vie plus stable financièrement. Tu peux aimer ton métier et refuser la précarité qui va parfois avec. Et d’ailleurs, ce n’est pas l’un ou l’autre. Tu peux te mettre à ton compte et garder quelques heures de plateau ou suivre tes clients dans ton propre studio.
Ce n’est pas une question de courage ou de loyauté. C’est une question de vision. Est-ce que tu veux juste exercer ton métier, ou construire une carrière durable autour de lui ?
Ta zone de confort actuelle n’est pas un échec. C’est ton point de départ. Mais si tu veux que ton ambition grandisse, il va falloir sortir du programme d’entretien… et te remettre en progression.



